Le Congo a rendu un dernier hommage à l’un de ses illustres fils, Me Martin Mberi, décédé le 5 juin à Brazzaville à l’âge de 85 ans. Figure emblématique de la vie politique et sociale congolaise, Mberi a été inhumé provisoirement au mausolée Marien-Ngouabi avant son inhumation définitive dans le district de Mouyondzi, dans le département de la Bouenza.

 Un Parcours Acadasique et Professionnel Exemplaire

Né le 31 décembre 1940 à une vingtaine de kilomètres du centre du district de Mouyondzi, Martin Mberi a commencé ses études primaires à l’école de la mission évangélique suédoise à Poto-Poto, à Brazzaville. Il a obtenu son Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) en 1955, avant de poursuivre ses études secondaires au collège de Ngouedi et au lycée Savorgnan-de-Brazza, où il a obtenu son baccalauréat en philosophie en 1963.

En 1964, Mberi a entamé une carrière d’enseignant en tant qu’instituteur à l’école protestante de Poto-Poto. Parallèlement, il a poursuivi des études supérieures en droit, obtenant une licence en droit public et science politique en 1973. En 1982, il a été diplômé d’études comptables supérieures et de management des projets au Centre national des arts et métiers de Paris.

 Une Carrière Politique et Juridique Riche

Martin Mberi a occupé plusieurs postes de responsabilité tout au long de sa carrière. Il a été chargé de cours en sociologie politique à l’Université Marien-Ngouabi, directeur de l’École nationale d’administration du Congo, et procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Brazzaville avant de devenir avocat près la Cour d’appel de cette ville à partir de 1987.

Engagé très tôt en politique, Mberi a été président de la section locale de l’Association scolaire du Congo et membre influent du Conseil national de la jeunesse. Il a été élu député à l’Assemblée nationale à l’âge de 23 ans, où il a occupé les fonctions de questeur et président de la commission des affaires étrangères.

 Un Acteur Clé de la Vie Politique Congolaise

Martin Mberi a joué un rôle crucial dans l’histoire politique du Congo. Il a été commissaire du gouvernement dans la région des Plateaux et membre du directoire du Conseil national de la révolution, chargé de la communication et des médias. Il a également été l’un des artisans du déroulement sans heurts de la Conférence nationale souveraine aux côtés du président Denis Sassou N’Guesso.

En 1992, il est entré au gouvernement en qualité de ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, occupant plusieurs postes gouvernementaux entre 1992 et 1997. Après la guerre du 5 juin, il a été nommé ministre d’État, ministre des Transports, de l’Aviation civile et de la Marine marchande, ainsi que ministre de la Construction et de l’Urbanisme.

 Un Héritage de Dialogue et de Paix

De 2002 à 2017, Martin Mberi a maintenu de très bons rapports avec le président de la République. En 2018, il a été nommé secrétaire permanent du Conseil national du dialogue, un poste qui reflète son engagement de toujours en faveur du dialogue comme voie de consolidation de la paix.

Comme l’a souligné le Pr Charles Zacharie Bowao dans son oraison funèbre, Martin Mberi aura marqué l’histoire du Congo par son parcours exceptionnel et son exemplarité manifeste au service de l’humanité. Son héritage restera gravé dans les mémoires comme celui d’un homme dédié à la paix, au dialogue et au développement de son pays.

Le Congo perd un grand homme, mais son héritage continuera d’inspirer les générations futures.(DRTV)