Malgré une baisse drastique des recettes publiques liée à l’instabilité économique nationale, le conseil municipal de Djambala, dans le département des Plateaux, a adopté son budget pour l’exercice 2025. Un défi relevé grâce à une mobilisation collective, mais dont la mise en œuvre reste un chantier crucial.
C’est après huit jours de travaux intenses que le conseil municipal de la commune de Djambala a adopté, jeudi dernier, son budget pour l’exercice 2025. Ce projet de gestion financière locale s’inscrit dans un contexte marqué par une stagnation prolongée des finances communales, accentuée par l’irrégularité des revenus pétroliers ces cinq dernières années.
Le budget voté s’établit à 568 119 027 FCFA, tant en recettes qu’en dépenses, contre 743 833 851 FCFA en 2024. Cela représente une baisse de 175 714 824 FCFA, soit un recul de 23,62 %.

Selon les explications fournies par les autorités locales, cette diminution s’explique principalement par la réduction des dotations de l’État ainsi que le retrait des subventions relatives aux domaines transférés comme l’enseignement et la santé.
Michel Youla, président du conseil municipal, a souligné la disponibilité et l’engagement des conseillers durant toute la durée des débats. « Du premier jour au dernier jour, ils étaient tous présents, travaillant dans un esprit de solidarité, » a-t-il déclaré, saluant leur professionnalisme et leur sens des responsabilités.
Pour lui, ce consensus politique local est une victoire en soi dans un environnement où les difficultés financières pouvaient freiner tout élan collectif.
La vraie bataille commence maintenant
Si l’adoption du budget est un succès institutionnel, elle n’en demeure pas moins une étape préliminaire. Le véritable défi, selon Michel Youla, reste sa mise en œuvre. « Maintenant, il reste la pratique, la mise en œuvre. Les mots ne suffisent pas, ce sont les actes qui constituent le critère du jugement, » a-t-il insisté, citant un proverbe philosophique.
Les habitants attendent désormais une exécution rigoureuse et transparente de ce budget, afin que les priorités définies – souvent tournées vers les infrastructures de base, l’accès à l’eau potable, l’éducation et la santé – soient effectivement traduites sur le terrain.
Enjeux locaux dans un contexte national fragile
Cette adoption intervient alors que les collectivités locales congolaises peinent à trouver un souffle financier durable. L’absence de politiques de relance fortes et la dépendance historique aux recettes pétrolières continuent de limiter leur autonomie budgétaire.
Pourtant, face à cet état de fait, des communes comme Djambala montrent qu’il est possible de maintenir un fonctionnement démocratique local, même dans des conditions difficiles.(DRTV)