Le complexe scolaire Le Rocher d’Or, situé dans le quartier de Mayanga, est aujourd’hui partiellement englouti par une érosion qui ne cesse de s’étendre depuis plus d’un an. Dieudonné Nsana, résident du quartier depuis 1945, observe avec une inquiétude grandissante cette situation alarmante.
Selon M. Nsana, le problème trouve son origine dans un travail inachevé réalisé par l’entrepreneur Miambanzila. « C’est un travail qui a été effectué par Miambanzila. Dommage, ce n’est pas nous qui pouvons juger, sauf que c’est un contrat entre l’État et l’entrepreneur. Mais le travail n’était pas bien achevé. C’était arrêté en cours de route. Voilà pourquoi ça a provoqué une érosion. » Ce collecteur d’eau, resté inachevé, est à l’origine de ce désastre environnemental.
L’érosion, en progression constante, menace désormais la piste agricole d’Agri-Congo. Si des mesures ne sont pas prises rapidement, elle risque de sectionner cette avenue. À peine 3 mètres séparent encore cette voie goudronnée du gouffre.
« Ça nous fait peur, parce qu’auparavant, ce n’était pas comme ça. On se disait que quand ils avaient fait le caniveau, c’était un bon travail, les gens pouvaient habiter. Mais avant le caniveau, les gens habitaient déjà dans le quartier. Mais c’est le caniveau, le travail effectué, qui a provoqué tout ça. » Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont aggravé la situation, creusant davantage cette érosion, dont la profondeur est désormais estimée à 80 mètres.
Dieudonné Nsana espère une solution rapide de la part des autorités. « L’État, c’est une famille. L’État, c’est le père, ou l’oncle, ou le grand-père. En tout cas, pour ça, je sais que l’État, avec sa responsabilité, doit voir tout ça. Parce que nous sommes ses enfants. Aujourd’hui, si on n’a plus une place pour habiter, on va l’habiter où, au palais parlementaire ? On ne sait pas. Ça, c’est vraiment un devoir pour l’État. »
Pour tenter de contenir l’érosion, des déchets collectés à Madibou y sont déversés. Cependant, pour Dieudonné Nsana, cette mesure n’est qu’une solution temporaire et insuffisante. « Je demande à monsieur le maire de l’arrondissement de Madibou d’arrêter de venir jeter les ordures. Ça nous rend malades. »
Malheureusement, ce phénomène d’érosion n’est pas un cas isolé dans la ville capitale. D’autres quartiers sont également touchés par ce fléau, nécessitant une intervention urgente et coordonnée des autorités pour protéger les habitants et les infrastructures.(DRTV)