Un atelier de réflexion sur « La mise en œuvre de l’interdiction nationale d’exportation des grumes: une approche multi-acteurs » s’est tenu le 2 avril à Brazzaville, réunissant divers intervenants du secteur forestier.

L’exportation illégale de grumes continue de nuire à l’économie congolaise et de réduire les opportunités d’emploi locales. Malgré l’interdiction de l’exploitation du bois en grume par le code forestier de 2000, des grumiers chargés sont régulièrement aperçus sur les voies parallèles, en route vers des pays frontaliers.

Trésor Nzila, président du Centre d’Action pour le Développement (CAD), insiste sur la nécessité d’appliquer la loi dans toute sa rigueur. « La recommandation principale est d’interdire l’exploitation des groupes économiques conformément à la loi. Depuis le 1er janvier 2023, il ne devrait plus y avoir de sortie de grumes dans notre pays. Malheureusement, les grumes continuent de sortir », déplore-t-il.

Le CAD œuvre depuis 2022 à attirer l’attention des gouvernants sur l’importance de faire respecter cette interdiction. Lors d’un récent atelier de réflexion, plusieurs recommandations ont été formulées, notamment l’abolition du régime des autorisations spéciales qui permet à certaines entreprises de contourner la loi.

Benoit Ndameu, coordonnateur du Bassin du Congo pour l’Agence d’Investigation Environnementale des USA (EIA-US), se montre optimiste quant à l’impact de ces recommandations : « Je suis conscient que cette question commence à faire effet. Toutes les parties prenantes ont compris l’enjeu pour le Congo et la sous-région. Je souhaite que les recommandations soient mises en application pour qu’en janvier 2028, la CEMAC puisse annoncer un quota de 0% en termes d’exploitation de grumes. »

L’objectif est de rendre plus rigoureuse la gestion financière des forêts congolaises, en veillant à ce que les ressources naturelles profitent à l’économie locale et créent des emplois durables.(DRTV/Prisca MBOUALE)