Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exprimé le 18 mars à Geneve en Suisse, de vives préoccupations concernant les répercussions des récentes coupes budgétaires américaines sur les progrès réalisés dans le domaine de la santé mondiale au cours des deux dernières décennies. Selon lui, ces réductions de financement mettent en péril les avancées significatives obtenues dans la lutte contre des maladies telles que le paludisme, le VIH, et la tuberculose.

Paludisme : Des Progrès en Péril

Le paludisme, une maladie qui a vu des avancées notables grâce aux efforts mondiaux, est particulièrement touché. Tedros Adhanom Ghebreyesus a averti que les coupes budgétaires pourraient entraîner 15 millions de cas supplémentaires de paludisme et 107 000 décès rien que cette année. Ces chiffres alarmants menacent de réduire à néant quinze années de progrès dans la lutte contre cette maladie.

VIH : Une Résurgence Potentielle

Les programmes de lutte contre le VIH ne sont pas épargnés. Les interruptions de financement pourraient entraîner plus de 10 millions de cas supplémentaires de VIH et 3 millions de décès liés au VIH, soit plus du triple du nombre de décès de l’année dernière. Ces chiffres montrent l’ampleur des défis auxquels le monde est confronté si les fonds ne sont pas rétablis.

Tuberculose : Des Systèmes en Détresse

En ce qui concerne la tuberculose, 27 pays d’Afrique et d’Asie font face à des défaillances catastrophiques dans leur riposte à la maladie. Les pénuries de ressources humaines, les perturbations du diagnostic et du traitement, ainsi que l’effondrement des systèmes de données et de surveillance, sont autant de signes inquiétants qui nécessitent une attention immédiate.

Appel à l’Action

Le directeur de l’OMS a appelé les États-Unis à reconsidérer leur soutien à la santé mondiale, soulignant que ce soutien ne sauve pas seulement des vies à l’échelle mondiale, mais rend également les États-Unis plus sûrs en empêchant la propagation des épidémies. Il a également exhorté d’autres États à augmenter progressivement leurs dépenses nationales de santé, affirmant que cela est « plus important que jamais ».

Un Dialogue Nécessaire

Tedros Adhanom Ghebreyesus a insisté sur la nécessité d’un dialogue entre les États-Unis et les pays touchés pour élaborer des plans de transition vers des solutions plus durables, sans perturbations qui coûtent des vies. Il a souligné que, quelle que soit la décision des États-Unis concernant le rétablissement du financement, d’autres pays doivent prendre les devants pour garantir la continuité des efforts de santé publique.

Les déclarations du directeur de l’OMS mettent en lumière l’urgence de la situation et la nécessité d’une action concertée pour préserver les progrès réalisés dans la lutte contre les maladies infectieuses et pour renforcer les systèmes de santé mondiaux.(DRTV)