Comme annoncé, le mardi 11 mars en matinée, l’hôpital spécial Mère et Enfant Blanche Gomez est plongé dans une atmosphère inhabituelle. Les couloirs sont vides, et plusieurs salles manquent d’occupants. Le personnel de cette formation sanitaire est en grève, et seul le service minimum est assuré.
Au service de pathologie post-opératoire, une infirmière témoigne de la situation : « Il y a un service minimum, tout le monde n’est pas là comme avant. Aujourd’hui, nous ne sommes que deux sage-femmes, alors qu’habituellement nous sommes quatre. »
Au service de l’imagerie médicale, un patient exprime sa surprise face à cette grève qui le contraint à une longue attente. « Je souhaiterais mieux qu’on gère les médecins d’abord en premier, parce que si la santé des gens, des Congolais, n’est pas assurée, il y aura toujours des morts. Ça ne fait pas du bien », déclare-t-il.
Pendant ce service minimum, les priorités sont données aux accidentés et aux patients déjà hospitalisés. Une infirmière explique : « Les malades sont surpris parce qu’ils ne savaient qu’il y avait grève. Je suis obligée de recevoir les autres cas, normalement on devait seulement recevoir les accidentés, les urgences, les malades hospitalisés. »
Cette grève, initiée par l’intersyndicale, a un impact réel sur les soins, affectant la qualité de service pour les malades. Un garde-malade s’exprime sur la situation : « Ce qui me fait mal, c’est le fait que ces gens travaillent sans être payés. Pourquoi cela ? Normalement, celui qui travaille mérite son salaire. Vous imaginez que certains infirmiers ici arrivent à leur lieu de travail à pied. Ce que je demande au gouvernement, c’est de régler cette situation. »
Dans leur bureau, les représentants syndicaux examinent la situation avec attention. Leurs revendications portent notamment sur le paiement des salaires, des primes et des indemnités que le gouvernement leur doit. « En date d’aujourd’hui, nous avons décidé d’engager un mouvement de grève au niveau de l’hôpital, tout simplement parce que nous avons eu à mener un certain nombre de démarches, un certain nombre de négociations avec l’administration. Et nous avons pensé qu’à ce jour, nos revendications n’ont pas encore été atteintes », a souligné le porte-parole de l’intersyndical de l’hôpital Blanche Gomes, Benjamin LONDE.
Ils exigent également l’application intégrale de la convention collective, ainsi que la synchronisation des paiements de salaire avec ceux des agents de l’État.
Concernant cette grève et son impact, le directeur général de l’établissement a refusé de faire tout commentaire.
La situation reste tendue, et les patients continuent de subir les conséquences de ce mouvement de grève, espérant une résolution rapide des revendications pour un retour à la normale des services de santé.(DRTV/Flavie KOUENDZE)